Situé aux frontières du Berry, du Limousin et du Poitou, le château de Forges constitue une référence architecturale pour sa pureté et sa cohérence historique..
La maison, fortifiée par lettre patente de Charles VII de 1447 à son « fidèle échanson » Jean de Poix, est un trésor familial puisqu’ aujourd’hui encore, Hugues, descendant du même nom, entreprend de perdurer l’étonnante aventure médiévale.
Le château constitué d’un donjon à usage d’habitation privée, d’un logis et d’un corps de garde, offre des possibilités conviviales et diversifiées d’ouverture et d’accueil.
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Cette forteresse qui est citée au début du XIV ème siècle, a gardé son caractère féodal. Située sur une motte surplombant la rive gauche de l’Anglin, elle faisait partie d’une ligne de châteaux forts protégeant la limite sud du Berry. Donjon carré, flanqué aux angles de quatre tours rondes et entouré de trois côtés de murailles sur lesquelles s’appuient cinq tours percées d’archères, dont l’une constitue le colombier. On pénètre dans l’enceinte par le sud entre deux tours reliées à la partie supérieure par un chemin de ronde surplombant un appareillage en mâchicoulis. Dans la cour intérieure se trouvent le donjon quadrilobé et, appuyé à l’enceinte coté sud, le bâtiment de garde. A l’est, les écuries, le cellier et la chapelle castrale.
Au milieu du XIVème siècle le château et la Seigneurie entrent par héritage dans la famille picarde des Tyrel, Sires de Poix. Par lettres patentes du 4 mai 1442, Jehan de Poix, échanson de Charles VII, recevait du Roi « pour les bons services de notre dict échanson, nous a fait le temps passé, tant en fait de nos guerres que en son dict office », l’autorisation de « fortifier et remparer le dict lieu de Forges, et d’y faire fossés, murs, tours, paliz, pont-levier, barbacane ». Ces dernières constructions, aujourd’hui disparues.
Forges est resté près de trois siècles dans le même famille jusqu’à Marguerite de Poix, qualifiée Dame de Forges, dans divers compromis. Elle avait épousé vers 1600 Antoine de Lage, Seigneur de la Palisse, dont elle n’eut pas de postérité. Sa sœur, Renée de Poix, qui en hérite, épouse Pierre de Muzard, dont Claude de Muzard, qui demeura à Forges, et eut comme filles Catherine, Dame de Forges, mariée à Charles de Montmorency, et Gabrielle, Dame de la Rochebellusson.
Forges fut bientôt vendu au Marquis de Lussac, qui le céda vers 1715 à Matthieu Pinsonneau. Ce dernier devenu marquis du Blanc, le vendit, vers 1719, à Marie de la Vieuville, marquise de Parabère. Ruinée par la vie fastueuse qu’elle menait à la Cour du Régent, cette grande dame fut forcée de vendre en 1738 ses terres du Blanc, entre autres celles de Forges, à Claude Dupin, Fermier Général, Seigneur de Chenonceau. Il était Conseiller du Roi et demeurait à Paris, Quai d’Anjou, en l’Ile Saint Louis. Il fut le grand père de Georges Sand. Après la mort de Claude Dupin, Forges passa entre les mains de son petit-neveu Claude de Villeneuve, qui le vendit à Léon Chézeau, agriculteur. Fernand Aubier, des Editions Montaigne, le lui acheta et le remit en état.
Ses héritiers, enfin, le vendirent à la vicomtesse Félix de Poix, la grand-mère du propriétaire actuel, qui représente ici le 13ème degré de filiation depuis Jehan de ¨Poix en Berry, et le 29ème depuis son ancêtre en Picardie, Gauthier Tyrel de Poix, qui accompagna en Angleterre Guillaume le Conquérant.